Protéger les adolescents
sur les réseaux sociaux
Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat, WhatsApp… Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien et nous sommes très nombreux, quel que soit notre âge, à les utiliser. En France, pas moins de 38 millions de personnes sont des utilisateurs actifs des réseaux sociaux, soit 60 % de la population(1) et, en moyenne, elles y passent près d’une heure par jour. Mais pour les jeunes de 14 à 24 ans, le temps quotidien passé sur les réseaux augmente chaque année, atteignant près de 2h30, soit 61 % de leur temps sur Internet, en 2022(2). Au-delà du divertissement, les réseaux sociaux peuvent être dangereux, en particulier pour les jeunes et les plus vulnérables. Contenus indésirables, arnaques, mauvaises rencontres ou encore harcèlement… Comment protéger les adolescents ? Comment les mettre en garde ?
Règle n°1 : accompagner ses ados dans l’apprentissage des réseaux sociaux
C’est une règle très importante, si ce n’est la plus importante pour instaurer une utilisation des réseaux en confiance et en toute sécurité. Il ne faut pas en faire un sujet tabou, que vous ne connaitriez pas. Renseignez-vous sur les différentes plateformes visées par vos enfants et connaissez-en les grandes lignes afin d’avoir des échanges éclairés avec eux. Même si, en théorie, l’inscription sur les réseaux sociaux n’est autorisée qu’à partir de 13 ans avec l’accord des parents (la majorité numérique étant portée à 15 ans), en pratique, l’âge de l’utilisateur n’est qu’une déclaration à l‘inscription et peut, de fait, être facilement contournée. Ne vous opposez donc pas à l’utilisation de ces applications, vous ne pourrez pas empêcher vos enfants d’y accéder. Leurs smartphones, ou ceux de leurs amis, les suivront partout alors que vous, non. Proposez plutôt de participer à leur inscription en paramétrant avec eux leur profil. L’occasion de les alerter sur la sécurité de leurs données, les dangers d’un profil public ou les contenus et informations qu’ils pourraient publier. N’hésitez pas à installer, en prenant soin d’en informer vos enfants, un contrôle parental qui vous permettra de recevoir une notification en cas d’utilisation à risque ou de contenu inapproprié (violence, haine, pornographie, propagande…) L’essentiel étant de ne pas les braquer en leur expliquant bien qu’il s’agit de les protéger et non de les espionner.
Le fléau du cyberharcèlement
Les réseaux sociaux sont aussi un terrain propice au harcèlement. Selon cybermalveillance.gouv.fr, on parle de cyberharcèlement pour désigner « des agissements malveillants répétés, dans un cadre public ou restreint, qui peuvent prendre différentes formes : intimidations, menaces, insultes, rumeurs, publication de photos ou de vidéos compromettantes, etc. » Ils peuvent être le fait d’une ou plusieurs personnes et aussi se dérouler via les messageries, forums, blogs, etc. Les conséquences du cyberharcèlement peuvent être dramatiques pour les victimes : dépression, décrochage scolaire, troubles psychologiques ou émotionnels, violence et parfois jusqu’au suicide. Puni par la loi, de lourdes sanctions peuvent être encourues par les auteurs.
La CNIL dispense quelques conseils pour ne pas devenir harcelé ou harceleur… à partager sans modération avec les plus jeunes !
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Utiliser des pseudonymes et des avatars en fonction des services et des usages.
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Paramétrer ses comptes et ses profils sur les réseaux sociaux pour garder la main sur les informations que l’on souhaite partager.
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Sécuriser ses comptes en ligne : mot de passe solide et différent selon les comptes, activation de la double authentification.
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Réfléchir avant d’agir en ligne : ce que l’on écrit, partage, « aime » peut avoir des conséquences réelles pour les personnes concernées. Le simple fait d’ « aimer » ou de partager un contenu dégradant est considéré comme du cyberharcèlement.
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Avant de publier une photo d’une autre personne, lui demander son accord.
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Ne pas tout dire de soi : pour se protéger, donner le minimum d’informations sur soi.
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Éviter de communiquer ses opinions, son numéro de téléphone, sa religion ou son état de santé.
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Même si vous n’êtes pas directement concerné(e), restez vigilant et signalez les faits, comportements et contenus illicites.
Comment agir en cas de cyberharcèlement ?
Dans un premier temps, il faut se protéger face à l’auteur des violences puis en parler à une personne de confiance (famille, amis, proches, enseignant, professionnel de santé, etc.). Ensuite, il est important de signaler les contenus et leur(s) auteur(s) à la plateforme sur laquelle ils sont publiés, en conservant des preuves (copie écran, ou « screen ») indiquant la date, l’heure et l’auteur des contenus. Bien entendu, il faut aussi bloquer le compte du ou des auteurs des contenus violents pour ne plus voir ses contenus.
Sachez que vous pouvez aussi porter plainte auprès du commissariat de police, de la gendarmerie ou du procureur de la République auprès du tribunal judiciaire.
En cas d’urgence ou de danger, appelez le 17.
Numéro national pour les victimes de violences numériques : 3018
Par téléphone, tchat ou via l’application 3018, pour obtenir de l’aide de spécialistes du droit et de psychologues.
Ce service est joignable gratuitement 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h.
Signaleur de confiance, le 3018 peut intervenir auprès des plateformes pour faire supprimer des contenus en moins d’une heure.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur cybermalveillance.gouv.fr et cnil.fr
(1) Médiamétrie – Janvier 2023
(2) Médiamétrie – Octobre 2022