Gardez l’équilibre !

Préserver son équilibre, surtout quand on prend de l’âge, est capital. Cela permet d’éviter les chutes et de conserver toute son autonomie. On fait le point sur les facteurs qui peuvent le mettre à mal, mais aussi sur les solutions pour retrouver sa stabilité.

Notre corps a la capacité de conserver sa posture et de ne pas tomber de manière totalement involontaire et inconsciente : c’est cela l’équilibre. Mais avec l’avancée en âge, nous avons plus de risques d’être confrontés à une perte de fluidité dans la marche ou à une instabilité. Or, « le vieillissement n’a pas de conséquence majeure sur l’équilibre si l’on reste physiquement actif », affirme le professeur Hubert Blain, gériatre au CHU de Montpellier et membre de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG).

Le rôle incontournable de l’activité physique

La sédentarité et l’inactivité ont donc un effet négatif sur l’équilibre. « Il est important de maintenir une activité physique régulière et de ne pas passer trop de temps en position assise, estime le professeur. La marche peut être un bon exercice mais c’est encore mieux si l’on pratique une activité qui “challenge” l’équilibre et qui renforce les muscles (lire l’encadré). »

La prise de certains médicaments peut aussi affecter l’équilibre. « C’est le cas des psychotropes, notamment les somnifères, les médicaments contre l’anxiété, les antidépresseurs, les morphiniques et leurs dérivés, et des traitements qui induisent une baisse de tension en se levant », confirme Hubert Blain.

Enfin, la perte de stabilité peut être liée à différentes pathologies. « Il faut faire régulièrement vérifier sa vision, par exemple, car la cataracte est un facteur de risque, explique le professeur Blain. L’altération de l’équilibre peut également provenir d’un problème d’oreille interne ou des pieds (mauvais chaussage), ou encore d’une maladie chronique, comme l’obésité, l’hypertension, le diabète… D’où l’importance d’être suivi et bien pris en charge. »

Un impact sur la qualité de vie

Le principal risque est, bien sûr, la chute qui peut entraîner des blessures parfois graves, comme une fracture du col du fémur. Mais ce n’est pas tout. « Le fait de ressentir une instabilité en se levant ou au cours de la marche ou d’avoir peur de tomber fait que les personnes vont hésiter à sortir de chez elles, constate le gériatre. Elles vont alors moins bouger et être plus sédentaire. Elles vont aussi perdre en autonomie et voir leur qualité de vie diminuer. C’est un cercle vicieux. »

Les troubles de l’équilibre doivent donc être pris en charge le plus tôt possible. « Il ne faut pas les banaliser, insiste Hubert Blain. Dès que l’on commence à se sentir instable, à avoir une marche précautionneuse ou à craindre de tomber, il faut consulter son médecin traitant. Quand on a fait une chute, même sans gravité, il faut également en parler. Tomber n’est pas normal. »

Le médecin pourra alors demander un bilan et rechercher la cause des troubles. « Il pourra soit prescrire des séances de kinésithérapie ou d’activité physique adaptée, soit modifier son traitement, soit surveiller la ou les pathologies en cause, énumère le professeur. En cas d’inefficacité, un avis gériatrique peut être pris au sein des consultations spécialisées qui vont se multiplier dans le cadre du plan national antichute. » L’objectif est de diminuer les conséquences des différents facteurs de risque pour, enfin, retrouver équilibre et confiance en soi.