Le sida

On ne vaccine pas encore contre le Sida, plus que jamais protégeons-nous !

On ne vaccine pas encore contre le Sida, plus que jamais protégeons-nous !

En 2019, 38 millions de personnes vivaient avec le VIH à travers le monde. Un chiffre en constante augmentation avec la généralisation des antiviraux, qui s’avèrent très efficaces. Malgré tout, on dénombre encore 1 million de décès liés au Sida et 2 millions de personnes sont encore contaminées, chaque année. Pourtant, en 20 ans, la lutte mondiale contre le VIH a évité 30 millions de nouvelles infections et près de 10 millions de décès.

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chiffres clés infection du sida

Quelle situation en France ?

Malgré une baisse encourageante du nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2018 (-7%) et la baisse des contaminations dans certaines populations clé (-16 % entre 2013 et 2018 chez les hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes, aussi appelés HSH), les chiffres publiés par Santé Publique France en octobre 2019 présentent également une réalité alarmante.

Les nouveaux cas découverts sont en très nette augmentation chez certaines populations nées à l’étranger (+ 38 % chez les HSH et une stagnation chez les femmes hétérosexuelles). Cela met l’accent sur la dangerosité des politiques d’accueil migratoires actuelles qui laissent des milliers de personnes, pour lesquelles la prévention n’était pas un sujet majeur dans leur pays d’origine, sans autre accès aux outils de prévention et de dépistage que ceux fournis par les associations.

650.000 dépistages en moins en 2020
Chaque année, environ 6 500 Français apprennent leur séropositivité. Une moyenne qui a chuté en 2020 en raison de la propagation de la Covid-19. Beaucoup de tests de dépistage habituels n'ont pas été réalisés, 650.000 en moins entre janvier et octobre 2020, d’après les estimations de Santé publique France. « On pourrait avoir 300.000 cas d’infection de plus liée à la Covid-19 et pratiquement 150.000 morts de plus du Sida dans le monde », a alerté sur France Info la présidente du Sidaction, Françoise Barré-Sinoussi.

La prévention toujours au cœur de l’action

Pour se protéger et protéger les autres du VIH et autres infections sexuellement transmissibles, la méthode la plus efficace reste la prévention. Différents outils existent sont à disposition pour ne prendre aucun risque :

  • Les préservatifs externes ou internes, parmi les plus connus et les plus faciles d’accès ;

  • Le traitement d’urgence ou TPE : en cas de risque d’exposition au VIH, il est possible de se rendre aux urgences et de suivre un traitement impliquant la prise d’une trithérapie durant un mois afin d’empêcher une éventuelle contamination en bloquant immédiatement la réplication du VIH. Plus il est administré tôt, plus il est efficace. Si possible dans les 4 heures après l’exposition au risque, de préférence dans les 24h et au plus tard dans les 48h ;

  • La PrEP : la Prophylaxie Pré-Exposition est une stratégie de réduction du risque de contracter le VIH basée sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral à prendre au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination. La PrEP s’adresse à toutes les personnes n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui sont à haut risque de contracter le VIH ;

  • Le traitement VIH (TasP) : On le sait aujourd’hui, quand on est séropositif, la trithérapie est un outil préventif aussi efficace que le préservatif. L’efficacité des traitements sur le virus le rend indétectable : il ne subsiste qu’une quantité extrêmement faible du VIH dans le sang ou le sperme, insuffisante pour provoquer une infection. Dès lors, même lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif, la personne séropositive n’a quasiment aucun risque de contaminer son-sa partenaire séronégatif ;

  • Le dépistage : Gratuit, anonyme et sans rendez-vous, c’est le moyen le plus efficace de savoir si l’on est infecté et de protéger les autres.

Bon à savoir : Depuis le 1er janvier 2022, il est possible d’accéder gratuitement au dépistage du VIH dans les laboratoires de biologie médicale, à la demande du patient (assuré social ou ayant droit), sans avance de frais, sans ordonnance et sans rendez-vous. Aujourd’hui, encore de nombreuses personnes porteuses de l’infection ne connaissent pas leur statut sérologique et sont dépistées à un stade avancé.

Pour des conseils et des informations, rendez-vous sur aides.org ou au 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe).

L’espoir de redevenir séronégatif

Il y a 34 ans, une équipe de chercheurs français découvrait et identifiait le VIH. Cette première étape scientifique en a permis beaucoup d’autres. Création des tests efficaces pour le dépistage, premiers essais de traitements jusqu’à la deuxième étape charnière : les premières trithérapies efficaces. En 1996, les trithérapies sont administrées et semblent contrôler le virus, de plus en plus efficacement, mais sans jamais parvenir à l'éradiquer.

Depuis, le monde scientifique s’attèle à trouver une nouvelle voie pour réussir à atteindre l’éradication du Sida par une thérapie qui permettrait de redevenir séronégatif. Pour l’heure, ces recherches progressent mais restent infructueuses. Malgré les effets d’annonces et le traitement parfois sensationnaliste des médias sur ce sujet, qui créent à juste titre d’énormes attentes, ces « fausses bonnes nouvelles » alimentent aussi malheureusement de faux espoirs.

Par ailleurs, même s’il ne sera pas prêt dans l’immédiat, « la recherche sur le vaccin préventif contre le sida reste une priorité, selon l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Elle est d'ordre fondamental, mais aussi clinique. Avec l'objectif de mettre au point un vaccin qui soit accessible à tous, les chercheurs doivent progresser dans la connaissance des mécanismes immunitaires, tout en continuant à améliorer les candidats-vaccins et à évaluer, dans le cadre d'essais rigoureux, la tolérance et la capacité immunogène de ces derniers. ». Des tests sont d’ailleurs réalisés avec l’ARN Messager, dont nous avons entendu parler dans la lutte contre la Covid-19, pour mettre au point un vaccin.

Source : Sidaction, Santé publique France, Onusida