Vivre avec le SIDA : entre espoir et stigmatisation
Le SIDA, ou syndrome de l’immunodéficience acquise, est une maladie chronique causée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Depuis son apparition dans les années 1980, cette maladie est une réalité qui a concerné et concerne encore des millions de personnes dans le monde. Aujourd’hui, grâce aux progrès médicaux, il est possible de vivre avec le VIH. Cependant, au-delà des traitements, cela implique de surmonter de nombreux défis physiques, psychologiques, sociaux et même professionnels.
Malgré les progrès médicaux, le diagnostic du VIH reste un choc pour de nombreuses personnes. Apprendre que l’on est séropositif peut entraîner de la peur, de l’anxiété et de la dépression. L’idée de vivre avec une maladie incurable, même si elle est aujourd’hui contrôlable, peut affecter la santé mentale et la stigmatisation qui entoure encore largement le VIH constitue une charge émotionnelle supplémentaire. Les malades doivent parfois affronter les préjugés et le rejet de leur entourage, menant à un isolement social qui peut avoir des conséquences dramatiques.
Pour cette raison, il est crucial que les personnes souffrant du SIDA aient accès à des services de soutien psychologique et à des groupes de soutien pour les aider à faire face à cette réalité. Si sur le plan psychologique c’est aujourd’hui encore compliqué, heureusement la recherche médicale avance et les traitements permettent aujourd’hui d’améliorer la qualité de vie des personnes séropositives.
Les progrès médicaux : des traitements qui changent des vies
Le principal bouleversement pour les malades a été l’avènement des traitements antirétroviraux (ARV). Ces médicaments permettent de maintenir la charge virale à un niveau indétectable, ce qui signifie que la personnes séropositive ne développe pas le SIDA et ne transmet plus le virus à ses partenaires.
Aujourd’hui, grâce à une prise régulière des traitements, elle peut vivre une vie quasi normale, avec une espérance de vie proche de celle d’une personne séronégative. Ces avancées scientifiques ont transformé le VIH en une maladie chronique plutôt qu’une fatalité, comme cela était le cas dans les premières décennies de l’épidémie. Cependant, il reste encore des obstacles importants pour les personnes vivant avec le VIH, et même si l’on peut vivre avec, rappelons que nous n’en guérissons pas et qu’il n’existe aucun vaccin.
Surmonter les idées reçues dans la sphère privée et professionnelle
La stigmatisation du VIH reste l’un des principaux défis pour ceux qui vivent avec le virus. Bien que des campagnes de sensibilisation aient fait progresser la compréhension de cette maladie, des mythes persistent. Certains croient encore que le VIH peut être transmis en se serrant la main, ou en se faisant « la bise ». Ces croyances erronées nourrissent un climat de peur et de rejet. Dans le monde du travail, certaines personnes séropositives peuvent faire face à la discrimination. Malgré les protections légales, des entreprises ou collègues peuvent exprimer des réticences à travailler avec une personne séropositive, par méconnaissance ou par peur.
Il est donc essentiel de promouvoir des politiques d’inclusion et de sensibilisation dans le monde professionnel. Dans le cadre des relations personnelles, notamment amoureuses et sexuelles, vivre avec le VIH nécessite des discussions ouvertes et parfois difficiles. L’annonce de sa séropositivité à un partenaire peut être un moment stressant, surtout en raison de la crainte du rejet. Il est possible pour de nombreuses personnes séropositives d’entretenir des relations saines et épanouies, notamment grâce à l’efficacité des traitements ARV.
L’espoir perdure et la lutte continue
Bien que rempli de défis, l’avenir des personnes vivant avec le VIH est de plus en plus prometteur. Les avancées dans les traitements se poursuivent, avec des recherches sur de nouvelles thérapies plus simples à prendre et des remèdes à long terme. De plus, la sensibilisation croissante et la lutte contre la stigmatisation contribuent à créer un environnement plus inclusif et solidaire. Le rôle des organisations non gouvernementales (ONG), des gouvernements et des acteurs de la société civile est essentiel pour garantir un accès équitable aux soins et à l’information, tout en promouvant la dignité et les droits des personnes séropositives.
La prévention toujours au cœur de l’action
Pour se protéger et protéger autrui du VIH et autres infections sexuellement transmissibles, la méthode la plus efficace reste la prévention.
Différents outils existent et sont à disposition pour ne prendre aucun risque :
→ les préservatifs externes ou internes, parmi les plus connus et les plus faciles d’accès ;
→ le traitement d’urgence ou TPE : en cas de risque d’exposition au VIH, il est possible de se rendre aux urgences et de suivre un traitement impliquant la prise d’une trithérapie durant un mois afin d’empêcher une éventuelle contamination en bloquant immédiatement la réplication du VIH. Plus il est administré tôt, plus il est efficace. Si possible dans les 4 heures après l’exposition au risque, de préférence dans les 24h et au plus tard dans les 48h ;
→ la PrEP : la Prophylaxie pré-exposition est une stratégie de réduction du risque de contracter le VIH fondée sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral à prendre au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination. La PrEP s’adresse à toutes les personnes n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui sont à haut risque de contracter le VIH
→ le traitement VIH (TasP) : on le sait aujourd’hui, quand on est séropositif, la trithérapie est un outil préventif aussi efficace que le préservatif. L’efficacité des traitements sur le virus le rend indétectable, et il ne subsiste qu’une quantité extrêmement faible du VIH dans le sang ou le sperme, insuffisante pour provoquer une infection. Dès lors, même en cas de rapport sexuel non protégé par un préservatif, la personne séropositive n’a quasiment aucun risque de contaminer son/sa partenaire séronégatif ;
→ le dépistage : gratuit, anonyme et sans rendez-vous, c’est le moyen le plus efficace de savoir si l’on est infecté et de protéger les autres. Pour des conseils et des informations : aides.org ou 0 800 840 800 (Appel confidentiel, anonyme et gratuit)
Source : Sidaction, Santé publique France, Onusida
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