Le sida

Le sida est toujours là, et si vous en parliez à vos ados ?

Adolescent - Sida

1,7 million dans le monde, 6 424 nouvelles infections en France en 2017, plus de 150 000 personnes séropositives en France et 38 millions dans le monde. Le sida est toujours d’actualité et la prévention plus que jamais.

Avec 39 millions de morts depuis le début de l’épidémie dans le monde, le sida est encore bien présent, y compris en France. L’amélioration des traitements a heureusement permis de réduire considérablement le nombre de décès, et même d’empêcher une personne à charge virale indétectable de transmettre la maladie. Mais le revers de la médaille, c’est que la lutte contre le VIH a perdu en visibilité, mobilise moins et souffre du relâchement des pratiques de prévention.

Dans ce contexte, la santé sexuelle des adolescents et des jeunes adultes est un enjeu majeur. En France, les moins de 25 ans représentent 12 % des nouvelles infections. Seulement 77 % des 15-24 ans se considèrent aujourd’hui bien informés sur le VIH, contre 89 % en 2014. Sites web, messageries, réseaux sociaux : les sources d’informations se démultiplient et donnent parfois naissance à des messages confus, voire parfois même mensongers. Prep, TasP, TPE, Trod, IST… Tous ces termes font référence à des situations bien réelles vécues par des jeunes, parfois démunis, pour trouver une information fiable sur un sujet aussi sensible. Il est donc capital d’évoquer ces situations dans le noyau familial, sans tabou, et en disposant de ressources médicalement vérifiées.

Plus que jamais, s’informer et informer sa famille, c’est la protéger !

Sources : ONUSIDA, Santé Publique France Source : étude IFOP/Bilendi/SIDAction 2019


Stop aux idées reçues farfelues !

“Il paraît que boire du jus de citron guérit du sida.”

“Moi je me retire juste avant, je ne peux rien attraper !”

“Les séropos ça se voit, ils sont maigres et ils ont des tâches sur la peau.”

“Je suis amoureuse d’un séropo, comment je vais faire ? On ne pourra jamais avoir d’enfants !”

“Je ne veux pas aller dans les mêmes toilettes que Tom, il va me donner son sida !”

“La capote a craqué, c’est sûr je l’ai attrapé…”

“J’ai le zizi qui gratte, c’est le sida !”

“Avec mon copain on veut arrêter la capote mais il parait qu’il faut attendre 1 mois.”

“Entre filles, on ne peut pas attraper de maladies !”

Internet est une source privilégiée d’informations... et d’intox ! Vous trouvez certaines des phrases précédentes un peu farfelues ? Elles font pourtant référence à de vraies idées reçues qui circulent sur les réseaux sociaux, et même sur certains sites Web, qui sèment de drôles d’idées dans la tête des 15-24 ans. Par exemple : 14 % pensent que la pilule du lendemain protège du VIH, 16 % pensent qu’on peut contracter le virus sur un siège de toilettes, 20 % pensent qu’il existe un vaccin, 50 % ignorent le fait qu’une personne à charge indétectable ne peut pas transmettre le virus. La bonne nouvelle, c’est que 24 % des 15-24 ans privilégient la famille pour se renseigner sur ce sujet.

Il est donc crucial, en tant que parent (ou même grand-parent, tante, oncle, cousin(e)), de pouvoir répondre aux interrogations de vos proches. Bien sûr, il peut être compliqué de se tenir au courant des différentes évolutions des traitements et des techniques de prévention et de dépistage.

À l’heure d’internet, le plus important est donc de disposer de sources fiables, rigoureuses et accessibles. Vous trouverez, en bas de page, une liste de sites web reconnus pour l’exactitude de leurs contenus afin d’obtenir les réponses à vos questions ou à celles de vos (petits) enfants.


Quelques conseils pour parler de santé sexuelle à ses enfants

  • En parler au bon moment !

Paradoxalement, c’est avant l’adolescence que les jeunes sont disposés à évoquer la sexualité avec leurs parents et donc avant le début de leur activité sexuelle. Ils confient plus facilement leurs interrogations et éprouvent moins le besoin de se distancer. Plutôt que d’aborder ce sujet brutalement, il est souvent plus efficace de rebondir sur un élément extérieur : un élément de l’actualité, un film, une série, ou même une anecdote relative à un voisin ou une connaissance. Il est ainsi plus facile pour un ado de discuter d’un sujet neutre (“Les jeunes mettent moins de préservatifs”) que de raconter directement son expérience intime (“Tu utilises bien toujours un préservatif, n’est-ce pas ?”)

  • L’époque a changé, et les ados ?

Pas tant que ça... Avoir 15-20 ans aujourd’hui est évidemment très différent d’une époque sans smartphone et sans réseaux sociaux ! Notre quotidien est submergé d’images, plus sexualisées qu’auparavant et l’accès aux contenus érotiques, voire pornographiques, est beaucoup plus courant, malgré toutes les mesures de prévention que peuvent prendre les parents. Pourtant, les statistiques montrent que l’âge du premier rapport sexuel a très peu évolué ces trente dernières années. Les interrogations qui taraudent les adolescents tournent autour de sujets assez intemporels : début et fin des relations amoureuses, relations homme/femme, identité de genre et orientation sexuelle. Lors d’une discussion avec un adolescent relative à la sexualité, il ne faut pas se limiter à des aspects uniquement liés à la pratique sexuelle. Les relations de couple, le respect, la place de la tendresse, la fidélité, l’épanouissement, sont autant de sujets qui peuvent tout à fait être abordés.

  • La sexualité doit rester avant tout un plaisir

Pour mieux comprendre l’approche de la sexualité pour un adolescent, on peut la comparer à grand parc d’attractions auquel il aurait subitement accès. Si votre discours consiste uniquement à aborder les questions sexuelles sous l’angle du risque (grossesse, IST, déceptions amoureuses, etc.) il risque d’être complètement ignoré par votre enfant. L’accès à la sexualité représente avant tout l’accès à une nouvelle forme de plaisir (même solitaire !) et un discours qui intègre cette notion de plaisir est plus crédible.


Pour en savoir plus ...

  • Les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD)

  • Les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF)

  • Votre médecin traitant

  • Le numéro vert de SIDA Info Service : 0 800 840 800

  • SIDA Info Service : www.sida-info-service.org

  • Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales : www.anrs.fr

  • www.onsexprime.fr, qui évoque de nombreux sujets de santé sexuelle, créé par l’Agence Santé Publique France

  • Le Centre régional d’information et de prévention du SIDA et pour la santé des jeunes d’Île-de-France (CRIPS-IDF) : www.lecrips-idf.net

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